La fabrication de l'Armagnac
Vinification de Vin de Chaudière
Pour obtenir de l’eau de vie d’Armagnac, il faut distiller un vin de chaudière. Ce vin est issu de raisins de cépages blancs de l’AOC Armagnac. Après récolte, les grappes de raisins sont éraflées, les grains foulés, puis pressés.
Un Vin sans souffre (S02)
La fermentation (transformation du sucre en alcool) du moût (jus de raisin) obtenu se fait sans ajout de sucre (chaptalisation) ni d’ajout de soufre (SO2). En fin de fermentation, la conservation se fait sur des lies fines après soutirage qui améliorent les arômes, la rondeur et le gras du vin et donc du futur Armagnac. Il n’y a pas de débourbage, ni de collage, ce qui donne au vin de chaudière ou « Bourret » son aspect trouble. Le vin obtenu est de faible degré alcoométrique avec une acidité totale élevée et une faible acidité volatile. Ces trois notions de degrés d’alcool, d’acidité totale et volatile sont fixées annuellement par arrêté de dérogation.
Distillation de L'Armagnac
L’Armagnac est produit par la distillation du vin de chaudière grâce à un alambic spécifique, l’alambic continu armagnacais.
Cet alambic est un appareil en cuivre, breveté en 1818, et qui a été amélioré depuis pour les distillateurs de la région d’Armagnac.
La distillation armagnac est en continu :
Le vin froid alimente en continu ( 1 ) le bac réfrigérant ( 2 ).
Ce bac froid permet de refroidir les vapeurs d’alcool à l’intérieur du serpentin ( 3 ).
Le vin contenu dans le chauffe vin ( 4 ) alimente dans la colonne (5) les différentes plateaux de distillation ( 6 ) jusqu’à la chaudière (7 ) alimentée au bois dans le foyer ( 9 ).
Les résidus de vins sont évacués par un trop plein (8). Les vapeurs de vin remontent de plateau en plateau pour passer via le col de cygne (10) dans le serpentin pour s’y refroidir.
L’eau-de-vie est ainsi recueillie dans le fût d’armagnac ( 12 ).
Elle est incolore et titre traditionnellement entre 52 et 60 degrés d’alcool et déjà d’une grande richesse aromatique allant du fruit au floral.
Vieillissement de l'Armagnac
Élevage de l’Armagnac en barrique de chêne
Dès la distillation, le passage en barrique de chêne est le point essentiel pour que l’eau-de-vie devienne de l’armagnac. Les « pièces », fûts de chêne de 400 litres sélectionnées sont issues de la Gascogne et du Limousin. Ces fûts sont entreposés dans nos chais ou la température et l’humidité (80%) doivent être le plus stable pour assurer la qualité du vieillissement. La coloration si particulière de l’Armagnac s’acquiert au fil du temps passé dans les fûts passant lentement de translucide à des teintes ambrées.
Le Maître de Chai
L’élevage des armagnacs est suivi par le maître de chai pour en contrôler :
– L’extraction des composés tanniques et aromatique : les composés aromatiques du bois de chêne enrichissent l’eau-de-vie en lui apportant vanilline, lactoses et tanins.
– L’évolution des arômes issus du bois et du vin lors de la lente oxydation de l’Armagnac grâce au contact de l’air à travers des fûts.
– L’évaporation d’une partie de l’eau-de-vie et la diminution du degré alcoolique.C’est la part des Anges, que l’on doit compenser pour l’ouillage, l’alcool s’évaporant plus rapidement que l’eau dans les fûts, environ 1.5 °alc. par an.
Lorsque le maître de chai estime que l’apport aromatique et tanique est optimal, l’armagnac est stabilisé en étant sorti des fûts. A partir de ce moment-là, l’armagnac n’évolue plus et peut être conservé soit dans des vieux fûts n’ayant plus de tanins, soit en cuve inox, soit dans des dame-jeanne (bonbonnes en verre) . mais il va très lentement s’oxyder et continuer à perdre de l’alcool. Comme pour n’importe quelle eau-de-vie, la bouteille d’armagnac doit être entreposée verticalement afin que l’alcool n’altère pas le bouchon en liège et surtout à l’abri de la lumière qui altère les caractères organoleptiques. Une fois ouverte, une bouteille d’armagnac peut se conserver plusieurs années dans une armoire fermée, mais on peut aussi la transvaser dans une bouteille plus petite pour limiter l’oxydation.